Tempête à Washington

Un film de Otto Preminger

Le petit monde politique de Washington apprend avec stupeur que le président des États-Unis, dont la santé est précaire, entend nommer Robert Leffingwell au poste de secrétaire d’État. Le sénateur Bob Munson rappelle immédiatement au président que Leffingwell compte beaucoup d’ennemis au Congrès et n’en manque pas au sein de son propre parti. Le président maintient fermement sa position, mais une enquête préliminaire révèle que Leffingwell a été communiste dans sa jeunesse…

« Une règle veut que les sénateurs entre eux usent exclusivement de la troisième personne. Et plus d’un, à la tribune, en appelle aux grands principes de la démocratie. Ces adresses, malgré les magouilles de quelques-uns, ne doivent être accueillies par aucune ironie. Tous les discours en effet seraient poussières si, par-delà l’hémicycle, ils cessaient de viser le peuple, l’Amérique multiple et concrète. À son spectateur, Preminger fait donc une place qui est double. Sur l’écran, au Sénat, il lui réserve toujours un siège, mais simultanément sa caméra marque assez de recul et d’écart pour l’installer au plus loin, parmi ce peuple invisible que chaque discours désigne comme son ultime et véritable destinataire. Sans doute est-ce là ce qui, dans la politique, a retenu un cinéaste comme Preminger : qu’elle soit un monde et une adresse au monde, une totalité spectaculaire qui a sa suffisance, un pur dedans en même temps que cette pratique qui du dehors seul reçoit sa signification. »

Emmanuel Burdeau, Cahiers du Cinéma no 552, décembre 2000

Partager cet article

Séances

Cinéma L'Ecran| jeudi 3 février 2022 - 15H00 | VO

Réserver