Le Caïman
Un film de Nanni Moretti
Producteur en faillite professionnelle et sentimentale, Bruno Bonomo, ayant beaucoup lutté contre la « dictature » du cinéma d’auteur avec ses films de série Z, n’arrive pas à financer une nouvelle superproduction fauchée. Son chemin croise celui d’une jeune réalisatrice qui lui apporte le scénario du Caïman, une biographie de Silvio Berlusconi.
« Mais le héros (le vrai) de Nanni Moretti, c’est l’Italie des Italiens, cette Italie d’opérette dont parle le personnage du producteur polonais, une Italie partagée entre “l’horreur et le ridicule”. Pour l’horreur, il y a Le Caïman (ce “film dans le film” que Paolo rêve puis réalise), mis en scène dans des scènes brutes et épurées, où tout est ordonné et désarticulé jusqu’à la nausée, où la musique quasi funèbre donne une sensation de mort. Pour le ridicule, il y a la commedia dell’arte, la joie de vivre à l’italienne, les scènes décalées et bruyantes où tout va à vau-l’eau dans un chaos à la fois triste et gai […] Nanni Moretti décline toutes les variations possibles du genre : comédie dramatique, comédie romantique, comédie burlesque, comédie humaine, dans lesquelles les hommes sont des marionnettes plus ou moins libres de leur destinée. »
Ophélie Wiel, Critikat.fr, 23 mai 2006