Au nom du peuple italien
Un film de Dino Risi
Le juge Bonifazi est un magistrat honnête qui a une conception très personnelle de la justice : il lutte contre tout ce qui pervertit la société, contre la corruption et la spéculation. En enquêtant sur la mort d’une jeune fille, Silvana Lazzarini, il est amené à interroger Santenicito, un riche industriel corrompu qui semble lié à cette disparition.
« Au nom du peuple italien devait s’intituler initialement “face à face” et le film devait être très simple, fait de gros plans : le heurt entre deux visages de la société italienne, le corrupteur (Gassman) et l’homme de loi (Tognazzi) qui veut faire respecter la justice. Quelque temps plus tard, il s’est passé un fait à peu près analogue en France : un juge eut en mains les preuves (du moins le croyait-il) d’un crime commis par un homme important. Cet homme était en fait innocent, mais le juge le condamna quand même, le retenant coupable de délits encore plus graves, ce qui était vrai. Le film n’a pas été compris à sa sortie parce que, selon les critiques, il était gâté par une certaine légèreté qui le rendait suspect. À leur avis, ce genre de film devrait être réalisé en fronçant les yeux, de façon très sérieuse. On n’a pas le droit de plaisanter ! Ces gens-là oublient que la vie courante est souvent une farce tragique, mais une farce quand même ! »
Dino Risi, Le cinéma italien parle (Histoire du cinéma italien écrite par ceux qui le font), 1982